jeudi 14 novembre 2019

la villa de Bus-la-Mésière

vendredi 22 novembre 2019, 20h.

conférence :

La villa de Bus-la-Mésière: Exploitation agricole et luxe campagnard au Ier et IIe siècle de notre ère sur la voie Beauvais - Bavay



Le site gallo-romain de Bus-la-Mésière « Fosse à Chêne » est connu depuis des prospections réalisées en 1996 par le CIRAS. Le diagnostic conduit par l’Inrap en avril 2015, sur le tracé de la future conduite de gaz « Artère du Santerre », révéla les traces de fossés, de poteaux, et de très nombreux fragments de tuiles, qui confirmaient l’existence d’un important site d’habitat fréquenté au cours des premiers siècles de notre ère.
En novembre 2015, l’opération de fouille porta sur une bande de terre d’une vingtaine de mètres de large et plus de trois-cents mètres de long. Cave, celliers, fosses et fossés, bâtiment sur poteau, fours domestiques, appartiennent à un établissement d’exploitation agricole installé non loin de la voie qui reliait l’agglomération de Bavay dans le Nord, à celle de Beauvais dans l’Oise, et dénommée ici « Chaussée Brunehaut ». Un tronçon d’une vingtaine de mètres a pu être fouillé dans le cadre de l’intervention.


Un certain luxe entourait la ferme si l’on en juge par les peintures qui ornaient les murs en mortier de chaux de l’une des constructions. Ces enduits peints ont été rejetés après la démolition dans la grande cave du bâtiment résidentiel, qui n’a pas laissé d’autres traces. La cave de près de 12 m², avec un escalier extérieur, est maçonnée soigneusement avec des blocs d’un calcaire très dur connu sous l’appellation de pierre de « Mortemer ». Le sol en partie dallé et la présence d’un puisard accolé à la cave, illustrent des choix de construction répondant à l’ambiance humide du secteur.
L’établissement est implanté dans le courant de la seconde moitié du Ier siècle de notre ère. Une importante restructuration intervient vers le milieu du IIe siècle avec la destruction du bâtiment abritant la cave et le comblement de cette dernière. L’occupation se prolonge pendant la seconde moitié du IIe siècle, après quoi l’établissement semble déserté. Une réoccupation des lieux intervient vers la fin du IVe siècle.