mercredi 20 mars 2019

Lendemains de guerre dans le Santerre

29 MARS :



"Nos instituteurs parlaient surtout de la guerre de 14-18. Ils disaient « les Boches ». Nous, on jouait à la guerre. On jouait aussi aux billes avec les callots des obus éventrés. On faisait des feux d’artifice avec des tiges remplies de poudre. On les appelait des macaronis. Quand on ne voulait pas aller à l’école, un grand mettait une grenade dans la case de son pupitre. Un autre prévenait l’insti’, comme ça, il faisait évacuer l’école en attendant que les gendarmes désamorcent la grenade."

Témoignage d’André Bennezon (1918-2006), Davenescourt.


Plusieurs années après l’armistice, la guerre était toujours bien présente. Comment en aurait-il été autrement ? Pendant toute la durée du conflit, la plupart des hommes avaient été mobilisés, transformant profondément le quotidien des populations. Beaucoup n’étaient pas rentrés. Pendant plus de 4 ans, femmes, enfants et personnes âgées avaient survécu dans des conditions extrêmement difficiles. Leurs expériences, maintes fois racontées, suffisaient amplement à marquer les esprits des écoliers des années 20.


Chercheur associé au laboratoire Pléiade de l’Université Paris-13 et au Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits de l’Université de Picardie (UPJV), Hervé Bennezon est enseignant à Amiens, professeur-relais aux Archives départementales de la Somme, docteur en Histoire habilité à diriger des recherches en Histoire moderne. En 2006, il a obtenu le Prix de la Chancellerie des Universités de Paris pour sa thèse sur Montreuil sous Louis XIV. Ses recherches portent sur l’univers mental et culturel des populations rurales depuis la Renaissance. En 2012, son ouvrage, intitulé La Vie en Picardie au XVIIIe siècle, du café dans les campagnes, a obtenu le « Prix des Talents de l’Histoire » des Archives départementales de la Somme.
 


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